Radiographie thoracique:
Hypertrophie des hiles pulmonaires et de l’arc moyen gauche, emphysème obstructif ou présence d’atélectasies, cardiomégalie (au dépend de l’arc inférieur droit et gauche essentiellement), absence d’hypervascularisation pulmonaire périphérique[1].
C’est une anomalie extrêmement rare, surtout de manière isolée.
Il s’agit d’une absence de valvules pulmonaires
L’anomalie est facilement détectée en échographie anténatale, par la visualisation d’une dilatation des artères pulmonaires ainsi que dans la majorité des cas une CIV.[3]
Dans la majorité des cas, cette malformation est associée à une anomalie génétique, la délétion 22q11 ou syndrome de Di George.
L’origine embryologique n’est pas connue à ce jour, et l’association quasi systématique à une agénésie du canal artériel a fait proposer différentes hypothèses dont aucune n’a réellement fait sa preuve.
La région valvulaire présente dans cette pathologie un tissu valvulaire atrophique et dysmorphique ainsi qu’une anomalie de l’anneau.
Il en résulte une régurgitation et plus ou moins une sténose valvulaire pulmonaire responsable d’une dilatation anévrysmale du tronc de l’artère pulmonaire ainsi de que de ces branches principales venant comprimer l’arbre trachéobronchique. [2]
Cette compression des voies aériennes est un problème thérapeutique majeur, la chirurgie ne le résolvant pas toujours.
Dans plus de 90% des cas, cette anomalie est associée à une tétralogie de Fallot. Au départ d’ailleurs, on décrivait ces formes comme une variante de Fallot, mais leur pronostic est propre et bien plus sombre.[2,3]
L’agénésie du canal artériel est quasi systématique, associé à une CIV.
De rares cas décrits présentent un canal artériel présent avec un trajet inhabituel et ont un septum ventriculaire intact.[4]
D’autres cardiopathies complexes ont été reportées en association, comme une atrésie tricuspidienne, un VDDI.
Il est uniquement chirurgical[5], et consiste à une réparation complète en cas de tétralogie de Fallot, associée à une plastie de réduction des artères pulmonaires, selon les équipes jusqu’aussi loin que possible.
D’autres ont proposé une réimplantation du tronc de l’artère pulmonaire en avant de l’aorte pour retirer tout risque de compression ; il a également été proposé la mise en place de stent sur les voies aériennes.
Il est également réalisé une reconstruction de la valve pulmonaire, souvent monocusp de nos jours.
L’age moyen de la chirurgie est de 0,8 ans dans une étude récente.
Les mortalités néonatale et post-opératoire ne sont pas négligeables. On compte environ 20% de mortalité postopératoire[3].
La survie après chirurgie est estimée à 82% à un an et 79% à 5, 10 et 15 ans par Norgaard[5].
La dépendance ventilatoire en pré-opératoire semble être le principal facteur pronostique d’une issue fatale.
Que ce soit en pré- ou en post-opératoire, l’imagerie en coupes a une place primordiale dans cette pathologie en permettant une étude précise de l’arbre trachéobronchique, des niveaux de compression, de la morphologie des artères pulmonaires et de leurs tailles ainsi que de la présence ou non d’un canal artériel[6,7,8].
Le scanner peut avoir l’avantage en pré-opératoire d’être d’exécution rapide chez ces enfants souvent en dépendance ventilatoire et de permettre une analyse de la naissance des coronaires, une tétralogie de Fallot étant souvent associée.
L’IRM permet également l’analyse fonctionnel de la valve pulmonaire grâce à des séquences SSFP ciné oblique centrées sur la voie d’éjection droite et de mesurer les débits de régurgitation tant en préopératoire qu’en postopératoire.
Les séquences axiales morphologiques T1 black Blood permettent de détailler l’anatomie des artères pulmonaires.
Des séquences coronales apprécieront mieux l’arbre trachéobronchique et l’artère pulmonaire droite alors que des séquences sagittales apprécient l’artère pulmonaire gauche.
Il faut également s’attacher à rechercher les anomalies associées : présence d’une CIV, mesure de la fonction ventriculaire droite et gauche, des voies de dérivation systémicopulmonaires (surtout en cas d’agénésie d’une branche pulmonaire).
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